Les substituts nicotiniques sont des médicaments vendus en pharmacie sans ordonnance. Leur efficacité dans le traitement de la dépendance physique est largement démontrée par des études scientifiques (les substituts nicotiniques sont une aide réelle, ils permettent d’accroître les chances de succès de 50 à 60 % à 6 mois).
On note d'ailleurs des différences profitables entre les cigarettes et les substituts nicotiniques :
- Les substituts nicotiniques diffusent de la nicotine de manière lente et régulière alors que les cigarettes procurent de la nicotine par pic.
- Diffusion de la nicotine dans le corps :
- La nicotine de la cigarette entre par le système artériel pulmonaire puis arrive au cerveau en quelques secondes.
- La nicotine des substituts se diffuse par la voie veineuse ou par les muqueuses buccales. Les substituts engendrent donc une faible dépendance nicotinique par rapport à la cigarette.
- Les substituts nicotiniques ne contiennent que de la nicotine alors que la cigarette contient 4 000 substances toxiques.
Lesquels choisir ? Est-ce vraiment efficace ? Compenser le manque de nicotine avec un substitut : le point, étape par étape.
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1. Choisissez votre substitut nicotinique
Il existe plusieurs formes de substituts nicotiniques :
- Le patch :
- Il agit une fois collé sur la peau.
- Le prix : à partir de 10 € pour un paquet de 7 patchs.
- Les gommes à mâcher :
- Laissez agir la gomme ou le comprimé collé contre votre joue intérieure.
- Le prix : à partir de 5 € la boîte 2 mg contenant 30 gommes à mâcher.
- Les pastilles de nicotine :
- Sucez la pastille pour freiner une envie de cigarette.
- Le prix : à partir de 8 € pour une boîte de 30 pastilles.
- L'inhaleur :
- Inhalez une bouffée dès que l'envie de fumer se manifeste.
- Le prix : à partir de 12 € la boîte de 6 cartouches.
- La cigarette électronique :
- Fumez comme une vraie cigarette.
- Le prix : à partir de 30 €, recharge liquide à partir de 5 €.
Bon à savoir : depuis le 1er octobre 2017, l'usage de la cigarette électronique (vapotage) est interdit dans certains lieux publics (établissements scolaires et établissements destinés à l'accueil, à la formation et à l'hébergement des mineurs, moyens de transport collectif fermés, lieux de travail fermés et couverts à usage collectif).
2. Adaptez votre traitement à votre dépendance
Le traitement par substitut nicotinique est bénéfique pour l'arrêt de la cigarette.
Bon à savoir : les fumeurs auraient les mêmes chances d’arrêter de fumer qu’ils utilisent un patch à la nicotine ou un autre type de substitut nicotinique à action rapide tel que des chewing-gums, des pastilles ou un spray nasal (source : Cochrane. Quelle est la meilleure façon d’utiliser la thérapie de substitution nicotinique pour arrêter de fumer ? 18 avril 2019).
Il convient d'en adapter les dosages et la durée à chacun :
- La durée du traitement est de 6 semaines à 6 mois selon les personnes. Progressivement, les doses du traitement doivent être diminuées.
- Des dosages différents existent afin de répondre au mieux au niveau de dépendance physique du fumeur. On constate toutefois que les patches plus fortement dosés en nicotine permettent davantage d’arrêter de fumer que ceux qui sont plus faiblement dosés.
- Parfois, l’utilisation conjointe de plusieurs formes de substitut nicotinique est nécessaire. En effet, l’utilisation combinée d’un patch de nicotine et d’un autre type de substitut nicotinique à action rapide (chewing-gum ou pastilles) augmente de 25 % la probabilité de réussite du sevrage tabagique par rapport à l’utilisation d’un seul type de substitut. Elle doit néanmoins se faire sous contrôle médical. Ces taux sont encore multipliés par deux lorsque le traitement associe des substituts nicotiniques par patchs et sous forme orale à un soutien comportemental).
- Chez les femmes enceintes ou qui allaitent et chez les personnes venant de faire un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral, l’utilisation des substituts nicotiniques doit se faire sous contrôle médical.
Les substituts nicotiniques, recommandés en première intention par la Haute Autorité de Santé (HAS) et inscrits sur la liste des médicaments remboursables, sont pris en charge, sur prescription, par l'Assurance Maladie à hauteur de 65 %, sans plafond annuel, ni avance de frais. Les chirurgiens-dentistes sont aussi autorisés à en prescrire.
Bon à savoir : le décret n° 2019-112 du 18 février 2019 élargit les missions des services universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé. Ces services peuvent désormais prescrire aux étudiants un traitement de substitution nicotinique (article D. 714-21 du Code de l'éducation).