Substituts nicotiniques

Sommaire

Les substituts nicotiniques font partie des aides à envisager pour arrêter de fumer. Ils sont recommandés en première intention par la Haute Autorité de Santé (HAS).

Substitut nicotinique : lutter contre le manque

Les substituts nicotiniques constituent l'une des meilleures alternatives pour arrêter de fumer progressivement. Ils atténuent la sensation de manque, provoquée par la diminution de l'apport en nicotine au cerveau lors du sevrage. On estime qu'un fumeur qui a recours aux substituts a 2 à 3 fois plus de chance de réussir son sevrage.

Par ailleurs, l’utilisation combinée d’un patch de nicotine et d’un autre type de substitut nicotinique à action rapide (chewing-gum ou pastilles) augmente de 15 à 36 % la probabilité de réussite du sevrage tabagique par rapport à l’utilisation d’un seul type de substitut.

Ces taux sont même multipliés par deux lorsque le traitement associe des substituts nicotiniques par patchs et sous forme orale à un soutien comportemental.

Prérequis : 1 cigarette délivre 1 mg de nicotine en moyenne. Donc si vous fumez un paquet par jour, vous avez besoin de 20 mg de nicotine environ au début.

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Les principaux types de substituts nicotiniques

Commercialisés depuis plus de 20 ans, les substituts à la nicotine ont permis à plusieurs millions de fumeurs de stopper leur dépendance et de réussir leur sevrage tabagique.

Il existe différents types de substituts de nicotine :

Substituts nicotiniques : avantages et inconvénients

Avantages des substituts à la nicotine

Ces produits :

  • n'entraînent aucune dépendance ;
  • permettent de dissocier nicotine et sensation de plaisir ;
  • permettent d'envisager plus sereinement un arrêt total ;
  • n'augmentent pas les risques cardio-vasculaires ;
  • ne présentent pas de contre-indication, sauf allergie à l'un des composants, mais sont déconseillés chez la femme enceinte ou allaitante.

Avec ce type de substituts, la nicotine ne passe pas par les poumons et se diffuse progressivement.

Inconvénients : coûteux et parfois risqués

Les substituts à la nicotine ne doivent pas être sous-dosés, au risque de voir réapparaître les signes de manque. Le surdosage est également à éviter, car il provoque nausées, maux de tête et vertiges. Il semblerait toutefois qu'il soit plus facile d'arrêter de fumer en utilisant des patches plus fortement dosés en nicotine ou des chewing-gums plus fortement dosés.

On compte en moyenne 2 à 6 mois d'utilisation (et 2 à 12 mois pour l'inhalateur) de substituts nicotiniques pour un sevrage réussi (une durée d’utilisation prolongée sur 5 mois semble réduire le risque de rechute comparativement à une durée moindre). Dans les cas extrêmes, la technique s'avère donc longue et coûteuse.

Important : l'arrêt d'un substitut à la nicotine doit se faire progressivement !

Tableau comparatif des substituts nicotiniques

Substituts nicotiniques Avantages Inconvénients Prix indicatifs
Gomme à la nicotine/pâtes à mâcher
  • Diminue l'effet de manque.
  • Peut être associée à un médicament pour arrêter de fumer (sans nicotine).
  • Facile d'utilisation.
  • Sans sucre.
  • Une partie est remboursable par l'assurance maladie sur présentation d'une ordonnance.
  • Seulement 10 à 20 % de réussite.
  • Il peut y avoir des effets secondaires (brûlures d'estomac par exemple).
  • N'est pas recommandée chez les personnes qui ont un appareil dentaire.
  • Des précautions indispensables à prendre chez les personnes souffrant d'ulcères et autres maux d'estomac.
  • Déconseillée chez la femme enceinte ou allaitante.
Environ 5 € le sachet de 20 à 25 gommes.
Patch de nicotine
  • Diminue l'effet de manque.
  • Peut être associé à un médicament pour arrêter de fumer (sans nicotine) ou à une forme orale (pastille, gommes, etc.).
  • Facile d'utilisation et discret.
  • Une partie est remboursable par l'assurance maladie sur présentation d'une ordonnance.
  • Seulement 15 à 20 % de réussite.
  • Il ne doit pas être décollé, car on ne peut plus le repositionner ensuite.
  • En cas de pratique sportive et de transpiration, il se décolle.
  • Il peut créer des picotements et parfois des allergies.
  • Déconseillé chez la femme enceinte ou allaitante.
Environ 60 € pour un paquet de 28 à 30 patchs (habituellement 1 patch par jour, mais cette donnée est variable selon le dosage du patch et la prescription de votre médecin).
Pastille de nicotine
  • Diminue l'effet de manque.
  • Peut être associée à un médicament pour arrêter de fumer (sans nicotine)ou à des patchs.
  • Facile d'utilisation : idéale pour soulager un besoin soudain de cigarette.
  • Sans sucre le plus souvent et disponible dans plusieurs parfums.
  • Une partie est remboursable par l'assurance maladie sur présentation d'une ordonnance.
  • Seulement 10 à 20 % de réussite.
  • La pastille peut occasionner des irritations de la gorge et du larynx, des picotements sur la langue et parfois des brûlures d'estomac.
  • Le goût prononcé ne plaît pas toujours.
  • Déconseillée chez la femme enceinte ou allaitante.
Environ 20-25 € (paquet de 100 pastilles).
Inhalateur (ou inhaleur) nicotine
  • Idéal dès que l'on a une envie soudaine de fumer.
  • La gestuelle est proche de celle de la cigarette, ce qui lui permet aussi d'être un substitut gestuel.
  • À utiliser pour un sevrage ponctuel.
  • Seulement 10 à 20 % de réussite.
  • L'inhalateur peut aussi causer des irritations de la bouche et de la gorge.
  • Il n'est pas toujours aisé de différencier les cartouches neuves et les cartouches usagées.
  • Déconseillé aux femmes enceintes et allaitantes.
Entre 6 et 30 € (selon les modèles et le nombre de cartouches).

Prix des substituts nicotiniques et prise en charge

En moyenne, le coût des substituts représente un coût de 2 € par jour, à mettre en comparaison avec le prix du tabac.

Depuis le 1er janvier 2019, les substituts nicotiniques inscrits sur la liste des médicaments remboursables sont pris en charge, sur prescription, par l’Assurance Maladie à hauteur de 65 %, sans plafond annuel, ni avance de frais.

Bon à savoir : le décret n° 2019-112 du 18 février 2019 élargit les missions des services universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé. Ces services peuvent désormais prescrire aux étudiants un traitement de substitution nicotinique (article D. 714-21 du Code de l'éducation).

Ces pros peuvent vous aider