Dépendance au tabac

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Depuis les années 80, il est scientifiquement prouvé que fumer provoque une dépendance.

La dépendance au tabac est l'un des risques du tabac, tout comme le tabagisme passif ou le risque de développer un cancer dû au tabac.

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Différence entre dépendance au tabac et accoutumance

On a souvent tendance à confondre dépendance et accoutumance :

DÉPENDANCE DU TABAC OU ACCOUTUMANCE : DIFFÉRENCES
Accoutumance
  • État d'adaptation du corps à une substance : tabac, drogue, etc.
  • Lorsque l'on fume pour la première fois, le corps réagit en rejetant ce qu'il absorbe : on peut se mettre à tousser, avoir mal à la tête, et pour les drogues avoir des nausées et des vomissements.
  • Passé ce stade, il y a accoutumance à la substance qui devient une substance-plaisir. On a alors tendance à en accroître les doses.
Dépendance
  • Sensation de manque.
  • On ne peut plus s'en passer et le corps se met à manifester des signes visibles de manque (ex. : tremblements, nervosité, etc.) pour avoir sa dose.
  • L'OMS (Organisation mondiale de la santé) définit la dépendance comme un état psychologique et parfois physique :
    • résultant d'une interaction entre un organisme vivant et une substance ;
    • se caractérisant par des réponses comportementales qui incluent toujours une compulsion à prendre et à consommer la substance, de façon continue ou périodique, pour ressentir ses effets psychiques et parfois éviter l'inconfort de la privation ;
    • la tolérance peut être présente, mais pas nécessaire : la tolérance étant la nécessité d'avoir à augmenter les doses pour obtenir les mêmes effets.

Processus de la dépendance au tabac

La dépendance au tabac est essentiellement due à la nicotine.

Comment devient-on dépendant de la nicotine ?

À chaque bouffée de cigarette, la nicotine parvient au cerveau en 7 secondes et provoque la sécrétion de dopamine, une molécule responsable d'une sensation de bien-être.

  • Plus on fume, plus le cerveau fabrique des récepteurs à la nicotine et plus le besoin de fumer est important. C'est pourquoi on peut mettre plusieurs mois ou plusieurs années avant d'en arriver à fumer une vingtaine de cigarettes par jour.
  • Le taux de nicotine est appelé nicotinémie : il est le premier facteur influençant le manque et la dépendance, même s'il n'est pas le seul. Le premier besoin se fait sentir lorsque le taux de nicotine n'est plus suffisant :
    • le cerveau envoie un message de manque ;
    • en moyenne, il faut deux heures d'abstinence pour que le taux de nicotine soit ramené à 50 % : le manque se fait déjà ressentir, surtout chez les gros fumeurs.

Nicotine : des propriétés de bien-être

La nicotine aide le fumeur à traverser les situations de la vie quotidienne, à affronter le stress. Elle joue un rôle dans :

  • le contrôle de la douleur ;
  • la régulation de l'humeur (rôle antidépresseur) ;
  • la régulation du poids, indirectement, car elle a une action de réduction de l'appétit.

Le fumeur fume de plus en plus pour retrouver ces sensations de bien-être, sans prendre conscience que le tabac devient alors un remède à son mal-être.

Action conjointe des additifs

La nicotine n'est pas tout à fait la seule responsable de l'addiction : les nombreux additifs contenus aussi bien dans le tabac manufacturé que dans le papier à cigarette associent leur action à celle de la nicotine. Ces additifs sont :

  • les agents de texture ;
  • les agents de saveur ;
  • les conservateurs.

Après un sevrage : le corps conserve la mémoire de la dépendance

À l'arrêt de la cigarette, ces récepteurs « s'endorment ». Une seule cigarette peut suffire à réveiller le système et à provoquer le manque. C'est pourquoi lors de rechutes, on retrouve souvent son niveau de consommation initial dans la semaine qui suit la reprise.

Les différentes dépendances au tabac

Lorsque l'on parle de « dépendance », on pense immédiatement à la dépendance physique et à cette sensation de manque. Toutefois, la dépendance est aussi psychique, comportementale et sociale.

Les 3 formes de dépendance au tabac
Dépendance comportementale
  • Longtemps oubliée au profit de la dépendance physique à la nicotine, la dépendance comportementale est presque toujours présente chez le fumeur.
  • Cette dépendance est forte et essentiellement liée au geste, à la convivialité, à la pression sociale. Fumer devient un réflexe conditionné.
  • Elle résulte de l'association faite entre la cigarette et des situations courantes de la vie quotidienne (rituel des gestes) :
    • allumer une cigarette ;
    • humer l'odeur de la fumée ;
    • je fume avec mon café*, je fume après le repas, au moment de l'apéritif, quand je monte dans ma voiture, etc.
  • Pendant des années, cette gestuelle est répétée et provoque une dépendance importante. Au moment du sevrage, ces habitudes vont engendrer des envies de fumer importantes, c'est pourquoi il faut les identifier pour mieux anticiper et se créer de nouvelles habitudes de non-fumeur.

*De plus, chez les personnes tabagiques, la consommation chronique de caféine peut causer un syndrome de dépendance (source : Ribeiro J. et al. Caffeine and adenosine. Journal of Alzheimer’s Disease 20 (2010) S3–S15. DOI 10.3233/JAD-2010-1379).

Dépendance psychique et psychologique
  • La nicotine provoque une sensation de plaisir (stimulation intellectuelle, détente, bien-être, satisfaction...).
  • On peut ressentir un moment de plaisir et de bien-être en allumant une cigarette.
  • Pour d'autres, la cigarette est une façon de se réveiller et de se stimuler intellectuellement, ce qui relève davantage d'une idée reçue !
Dépendance sociale La plupart des fumeurs ont allumé leur première cigarette en groupe :
  • soit pour faire « comme les copains » et affirmer leur appartenance à un groupe ;
  • soit par curiosité et la tentation d'essayer à force de voir les autres fumer.

Il est donc très difficile de se projeter dans un avenir sans cigarette. Pour y parvenir, un fumeur qui décide d'arrêter de fumer peut se faire aider par un spécialiste.

Ces pros peuvent vous aider