Avec 500 000 vapoteurs réguliers et plus d'un million de personnes l'ayant déjà testée, la cigarette électronique remporte un franc succès en France. Inventée en 1965, cette nouvelle façon de fumer comporte-t-elle des risques pour la santé ? La cigarette électrique est-elle un effet de mode ou un véritable moyen d'arrêter de fumer ? Que cache réellement cette « fausse clope » si controversée ?
« Vapoter peut aider à arrêter de fumer » : vrai !
Jusqu'à présent, seuls les vapoteurs réguliers défendent la thèse selon laquelle la cigarette électronique permettrait d'arrêter de fumer. Il est parfaitement exact qu'elle a réussi à faire ses preuves chez de nombreux fumeurs :
- D'une part, elle reproduit le geste et élimine de l'organisme les substances toxiques contenues dans une cigarette.
- D'autre part, le vapoteur change ses habitudes : fumer n'est plus un acte ponctuel et à effet rapide, mais progressif (une bouffée toutes les 5 minutes, par exemple).
Du reste, en diminuant progressivement la dose de nicotine contenue dans le e-liquide, le vapoteur parvient à maîtriser son addiction et à la réduire petit à petit. Certains consommateurs parviennent même à vapoter des cigarettes électroniques ne contenant aucune trace de nicotine.
Bon à savoir : en France, la cigarette électronique aurait permis de réduire de 72 % la consommation de tabac chez les vapoteurs (selon l’Académie nationale de médecine « 700 000 fumeurs ont décroché grâce à elle » et il s’agirait d’un « produit utile à l’arrêt du tabac et qui a fait ses preuves »). Toutefois, seuls 11 % d’entre eux parviendraient à l'arrêt complet.
« Vapoter n'empêche pas de fumer » : oui et non
Certains vapoteurs continuent de fumer des cigarettes classiques, et ce pour plusieurs raisons :
- Le matériel n'est simplement pas adapté à leurs habitudes.
- Le dosage de nicotine a été mal choisi.
Les liquides reproduisent bien le goût du tabac, et les raisons qui poussent un fumeur à cumuler les deux sont souvent une question d'autonomie de batterie, de sensations (rouler soi-même son tabac), ou de mauvais conseils.
« Vapoter n'est pas dangereux » : faux !
Les composants de la cigarette électronique sont moins nocifs que ceux que l'on trouve dans une véritable cigarette. Toutefois, cet objet ne doit pas se retrouver entre les mains d'un non-fumeur ou d'une femme enceinte. La cigarette électronique contient :
- Du propylène glycol (dans le e-liquide) : utilisé dans inhalateurs pour asthmatiques, considéré comme à « faible risque sur la santé ».
- Du glycérol : alcool utilisé également dans les cosmétiques, considéré comme non nocif.
- Des arômes alimentaires et naturels.
- De l'eau.
- De la nicotine.
Attention ! La nicotine est responsable de l'addiction au tabac. C'est pourquoi la cigarette électronique ne doit pas être considérée comme un jouet et doit être rangée hors de portée des enfants.
Une étude américaine récente aurait par ailleurs prouvé la présence de particules métalliques dans la composition de certains modèles jetables. Depuis, la réglementation en la matière a adapté ses directives pour en limiter les risques.
Par ailleurs, une autre étude menée par l'University of Kansas School of Medicine indique que, bien que moins nocives que les cigarettes classiques, les cigarettes électroniques augmentent le risque d'attaques cardiaques de 56 %, celui d'AVC et de pathologies pulmonaires chroniques (asthme, emphysème ou broncho-pneumopathie chronique obstructive) de 30 % et celui de troubles circulatoires de 44 % comparativement aux non-fumeurs. Elles augmenteraient même les risques de faire une dépression ou de souffrir de troubles de l'anxiété.
Source : M. Vindhyal, “Impact on Cardiovascular Outcomes among E-Cigarette Users : A review from National Health Interview Surveys” lors de la 68ème session scientifique de l’American College of Cardiology, mars 2019.
D'une manière générale, il est vivement recommandé de choisir des cigarettes et des recharges estampillées CE afin de prévenir ces risques. En effet, selon l’Académie nationale de médecine, la situation observée aux États-Unis (où on a recensé au moins 2 200 hospitalisations et 42 décès liés à un « détournement » de l’usage de la e-cigarette) est liée à « un défaut de réglementation » qui n’existe pas en France.
Bon à savoir : ce marquage doit être fait avant la mise sur le marché européen. Il signale que le produit est conforme aux exigences communautaires incombant au fabricant du produit.
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« Je peux vapoter dans les lieux publics » : faux !
L'article 28 de la loi du 26 janvier 2016 de modernisation du système de santé interdit l'usage de la cigarette électronique dans certains lieux publics :
- établissements scolaires et établissements destinés à l'accueil, à la formation et à l'hébergement des mineurs ;
- transports collectifs fermés : train, bus, métro, etc. ;
- lieux de travail fermés et couverts à usage collectif.
Note : cette interdiction entre en application le 1er octobre 2017 (décret n° 2017-633 du 25 avril 2017). À compter de cette date, l'interdiction de vapoter doit être clairement affichée et le vapotage pourra être sanctionné d'une amende de 35 € (contravention de 2e classe).
Toutefois, la raison de cette interdiction ne porte pas sur le tabagisme passif :
- En effet, le vapoteur ne dégage aucune fumée odorante et nocive pour son entourage. Il peut donc fumer en famille ou entre amis, sans risque.
- En revanche, il peut pousser des mineurs à tester cette cigarette, qui reste nocive pour la santé d'un non-fumeur.
« La cigarette électronique est un médicament » : faux !
L’Agence nationale de sécurité du médicament a rendu son verdict : la cigarette électronique ne doit en aucun cas être considérée comme un médicament.
Cependant, les cigarettes électroniques peuvent répondre à la réglementation du médicament quand elles respectent au moins un des critères qui suivent :
- Revendiquer le soutien pour le sevrage tabagique.
- Contenir au moins 10 mg de nicotine dans la cartouche.
- Avoir une concentration de nicotine d'au moins 20 mg/ml dans le « e-liquide ».
En répondant à un critère elles peuvent donc être considérées comme « dispositif médical » et doivent obtenir la norme CE. Mais aucun fabricant n'a demandé à avoir une autorisation de mise sur le marché en tant que médicament.
Attention ! Le propylène glycol peut provoquer des intoxications à une dose élevée chez les vapoteurs.
Par ailleurs, la e-cigarette ne peut pas être vendue en pharmacie car elle ne figure pas sur la liste des marchandises dont les pharmaciens peuvent faire le commerce. (Arrêté du 2 octobre 2006)
Elle se trouve donc chez les buralistes, dans les boutiques spécialisées et sur internet.
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« La cigarette électronique coûte cher » : faux !
Le coût d'une cigarette électronique demeure variable, mais elle est bien plus économique que la cigarette classique :
- L'atomiseur et son accumulateur : environ 20 € avec les accessoires de branchement.
- Le réservoir contenant le e-liquide : environ 5 €.
- Des recharges : environ 5 €, pour une équivalence de 10 paquets de cigarettes.
Bon à savoir : un paquet de cigarettes coûte en moyenne 6 €, soit 186 € par mois si vous fumez un paquet par jour.
Une cigarette électronique coûte donc :
- Entre 40 et 70 € pour un kit complet (batterie, clearomiseur, chargeur, étuis et e-liquide).
- Entre 10 et 20 € par mois pour une recharge par semaine (e-liquides).
- Comptez également 5 € par mois pour remplacer un atomiseur jetable.
À noter : la cigarette électronique vous coûtera entre 50 et 60 €, le premier mois, puis entre 15 et 25 € les mois suivants.
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« Je peux devenir dépendant à la cigarette électronique » : vrai !
Comme la plupart des substituts au tabac, la cigarette électronique contient de la nicotine, responsable de la dépendance, ainsi que des additifs utilisés dans l'industrie alimentaire.
C'est pourquoi si vous essayez la cigarette électronique, vous risquez fort d'en devenir accro : il est important de ne pas la placer entre les mains d'un non-fumeur.
- En revanche, elle ne contient pas d'autres éléments nocifs pour la santé, comme le goudron ou le monoxyde de carbone contenu dans la cigarette classique.
- En outre :
- la dose de nicotine s'ajuste en fonction du type de cigarettes que vous avez l'habitude de fumer ;
- le nombre de cigarettes fumées détermine la batterie (plus on fume, plus on a besoin d'autonomie).
Ainsi, même en débutant avec une forte dose, vous pouvez réduire votre consommation en nicotine jusqu'à atteindre une dose minime et vous débarrasser définitivement de l'envie de fumer.
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Pages Jaunes vous en dit plus
La cigarette électronique reste moins nocive que sa grande sœur. Cependant, il existe un décalage entre les témoignages des vapoteurs et les avis des scientifiques. En attendant de mettre tout le monde d'accord, il faut choisir son camp !
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